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    Dalida, de son vrai nom italien Iolanda Cristina Gigliotti, postérieurement francisé en « Yolanda », née le 17 janvier 1933 au Caire et morte le 3 mai 1987 à Paris, est une chanteuse et actrice. Issue d'une famille d'origine italienne, elle a surtout chanté et joué en français mais aussi en italien, en arabe égyptien, en anglais, en espagnol et en allemand.

     

    Biographie

     

    Du Caire à Paris
    Yolanda Gigliotti naît le 17 janvier 1933 à Shubra (faubourg aux portes du Caire) de parents italiens (originaires de Serrastretta, dans la Calabre). Son père, Pietro Gigliotti (1904-1945), est premier violon à l'Opéra du Caire. Elle est la seule fille d'une famille de trois enfants : Orlando est l'aîné ; son frère cadet, Bruno, est né en 1936 (par la suite, il prendra pour nom de scène Orlando, le prénom de son frère aîné, et deviendra l'agent artistique de Dalida).
    À la fin de l'année 1933, elle est plongée dans le noir (bandage porté 40 jours sur les yeux selon les recommandations du médecin) contre une infection des yeux, ce qui provoque chez elle de violents maux de tête et un strabisme convergent, dont la portée sera atténuée au moyen de plusieurs interventions chirurgicales, y compris à l'âge adulte, et qui l'oblige à porter des lunettes jusqu'à 16 ans, âge auquel elle les jette pour se prouver qu'elle est belle malgré ce strabisme.
    Après avoir travaillé dans la maison de couture Donna où elle devient mannequin, elle remporte en Égypte quelques concours de beauté, dont le titre de « Miss Égypte 1954 », et tourne dans plusieurs films de série B, Dalida gagne Paris à l'âge de 21 ans dans l'espoir de faire carrière dans le cinéma. Elle prend rapidement conscience du fait que son maigre bagage ne pèse rien aux yeux des producteurs français et s'oriente vers la chanson : elle débute à la Villa d'Este, dans un répertoire à l'exotisme latin. Au début de sa carrière, Yolanda Gigliotti a pour nom de scène « Dalila », mais ce pseudonyme faisant trop penser aux mythiques Samson et Dalila, elle le change très vite en « Dalida » (sur les conseils de l'écrivain Alfred Machard).

     

    Carrière musicale

    À la recherche de nouveaux talents pour son music-hall, Bruno Coquatrix remarque Dalida à la Villa d'Este et au Drap d'Or (restaurants-cabarets parisiens). Il lui suggère de participer à un concours pour amateurs, « Les Numéros 1 de demain », organisé à l'Olympia le 9 avril 1956. Sont présents Eddie Barclay, jeune producteur de disques (qui vient d'importer le disque microsillon des États-Unis en France), et Lucien Morisse, directeur des programmes d'Europe 1. Ce dernier, subjugué par le charme oriental de Dalida, la convoque dans ses bureaux de la rue François-Ier et prend sa carrière en main.
    Le 28 août 1956 sort le premier 45 tours de Dalida, Madona, une adaptation française d'un titre portugais d'Amália Rodrigues, Barco Negro. Après le succès mitigé de ce disque et du deuxième, La Violeterra, sorti en octobre, Lucien Morisse pense avoir déniché le titre phare de Dalida, Bambino, reprise d'une chanson de Marino Marini (Guaglione), qui était initialement prévue pour la vedette en place, Gloria Lasso. Morisse bloque la chanson, la fait enregistrer en une nuit et la fait passer toutes les heures à l'antenne d'Europe 1. Bambino se vend ainsi à un demi million d'exemplaires, reste plus d'un an au hit-parade10 et est premier disque d'or. Sur sa lancée, Dalida partage, quelques semaines plus tard, la même scène de l'Olympia, en première partie du spectacle de Charles Aznavour, puis en vedette américaine de Gilbert Bécaud. Elle sera par la suite tête d'affiche à l'Olympia en 1961, 1964, 1967, 1971, 1974, 1977 et 1981.

    Lucien Morisse, qui l'épouse en 1961, en fait rapidement une immense vedette populaire, grâce à des succès comme Come prima, Gondolier, Les Gitans, Histoire d'un amour, Aie mon cœur, Dans le bleu du ciel bleu, Romantica, bientôt suivis par Les Enfants du Pirée, Ciao, ciao bambina, L'Arlequin de Tolède, Itsi bitsi, petit bikini, Garde-moi la dernière danse, Nuits d'Espagne, Le jour le plus long, Achète-moi un juke-box, Le petit Gonzalès, Chaque instant de chaque jour, Amour excuse-moi (Amore scusami), La danse de Zorba, El Cordobès, Il Silenzio (Bonsoir mon amour), Les grilles de ma maison, À qui, Petit homme, Ciao Amore, Ciao , Mama, Le temps des fleurs, Zoum Zoum Zoum, etc.
    En 1969, Arnaud Desjardins lui fait découvrir la philosophie orientale. Elle hésite à arrêter sa carrière. Elle décide finalement de continuer à chanter, mais change de répertoire et interprète Avec le temps de Léo Ferré, Mamina de Pascal Danel et Je suis malade de Serge Lama, ainsi que des « perles » originales comme Il venait d'avoir 18 ans, Ta femme, Il pleut sur Bruxelles, Mourir sur scène, etc. Elle ne renoncera pas pour autant aux très grands succès populaires à l'instar de Darla dirladada, Parle plus bas (Le Parrain), Paroles… Paroles… (en duo avec Alain Delon), Gigi l'Amoroso, J'attendrai, Besame mucho, Femme est la nuit, Salma ya salama, Génération 78, Le lambeth walk, Laissez-moi danser (Monday, Tuesday), Il faut danser reggae, Mistinguet, etc.

    Une vie privée ponctuée de drames

     

    Pourtant, en dépit de cette réussite professionnelle, la danseuse n'est guère heureuse dans sa vie personnelle.
    Elle est tout d'abord très marquée, à l'âge de 12 ans, par la mort prématurée de son père au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qu'il a passée dans un camp de prisonniers, étant italien dans un pays sous domination anglaise (l'Italie fasciste étant alors ennemie de la Grande-Bretagne). Ses relations avec son père étaient difficiles et elle s'en voulut plus tard de ne pas l'avoir mieux connu. La biographe Catherine Rihoit explique les déboires sentimentaux de Dalida par le fait que l'artiste a cherché son père dans les différents hommes de sa vie.
    À l'âge adulte, plusieurs épreuves se sont succédé dans la vie de Dalida, notamment après sa courte liaison avec l'acteur et peintre Jean Sobieski, de 1961 à 1963 – un des rares hommes de sa vie à ne pas avoir trouvé la mort dans des circonstances tragiques. À la suite de sa séparation d'avec Jean Sobieski, Dalida connaît une histoire amoureuse avec Christian de La Mazière, journaliste au passé trouble — il avait combattu dans les Waffen SS, alors âgé de 17 ans. Leur relation prend fin en 1966. Il serait resté un ami fidèle de la chanteuse.
    Le 26 janvier 1967, Dalida participe au Festival de San Remo avec Luigi Tenco, le nouvel homme de sa vie ; ce dernier, sous l'effet de l'alcool et de calmants, échoue et le titre, Ciao amore ciao, n'est pas retenu. Profondément déçu, le jeune chanteur se suicide en se tirant une balle dans la tête dans son hôtel. Dalida elle-même découvre le corps. Ils avaient décidé, ce soir-là, d'annoncer leur projet de mariage à leurs proches. Désespérée, un mois plus tard, le 26 février 1967, elle tente de mettre fin à ses jours à l'hôtel Prince de Galles à Paris, par une surdose de barbituriques. Retrouvée inanimée, elle ne peut remonter sur scène qu'en octobre de la même année pour un Olympia, après cinq jours dans le coma et des mois de convalescence.
    Son pygmalion et ancien mari Lucien Morisse, avec lequel elle avait gardé de très bons rapports, se suicide le 11 septembre 1970, dans leur ancien appartement situé 7 rue d'Ankara à Paris, en se tirant une balle dans la tempe, dans des circonstances assez troubles.

    Le 25 avril 1975, son grand ami, le chanteur Mike Brant, se donne la mort à son tour ; Dalida lui avait permis de chanter en première partie de son Olympia à l'automne 1971 et avait contribué à son succès en France. Elle avait été la première à se rendre au chevet du chanteur israélien lors de la première tentative de suicide de celui-ci, le 22 novembre 1974.
    Le 18 juillet 1983, Richard Chanfray, qui fut son compagnon pendant neuf ans, de 1972 à 1981, met fin à ses jours avec sa nouvelle compagne, près de Saint-Tropez, par inhalation des gaz d'échappement de sa voiture. À 50 ans, Dalida est persuadée de porter malheur aux hommes de sa vie.
    Un autre drame marque également la chanteuse : en décembre 1967, tout juste remise de sa première tentative de suicide, elle tombe enceinte d'un étudiant romain âgé de 18 ans, Lucio. Elle décide d'avorter, mais l'opération, réalisée en Italie (l'avortement n'est alors pas légal en France), la rend stérile, ce dont elle souffrira énormément. La chanson Il venait d'avoir 18 ans est directement liée à cet épisode de sa vie.
    La période de crise traversée à partir de 1967 correspond à un changement d'orientation dans sa carrière. Parallèlement, Dalida entame une thérapie et lit Teilhard de Chardin ou Freud. Par ailleurs, entre 1969 et 1971, Dalida a pour compagnon le philosophe et écrivain Arnaud Desjardins mais, celui-ci étant marié, ils préférèrent mettre fin à cette liaison. Vers 1972, elle a une courte relation avec le chanteur Richard Stivell, qui lui avoue être déjà marié.
    Après sa rupture avec Richard Chanfray, Dalida a quelques compagnons. Au moment de son décès, Dalida est en couple avec François Naudy, un médecin rencontré en 1985. Encore une fois, la déception est au rendez-vous, ce dernier se montrant de plus en plus fuyant au fil du temps.

    En 1986, Dalida interprète une chanson autobiographique sur un texte de Didier Barbelivien, Les hommes de ma vie, bilan fort mélancolique de sa vie amoureuse où sont évoqués très clairement ses amours suicidées.
    Au cœur de la vie privée de Dalida se trouve également une relation avec François Mitterrand, qui lui fut prêtée dès 1979. Cette liaison est démentie par Orlando, qui indique que leur relation n'a été que d'amitié. Dalida est l'une des artistes qui apporte son soutien au candidat socialiste lors de l'élection présidentielle de 1981. Cette prise de position (elle précise néanmoins avoir soutenu un homme et non un parti) la dessert professionnellement et provoque, pendant quelques années, la division de son public, qu'elle ne réunira tout à fait qu'après sa mort. En 1983, des journalistes s'interrogent sur l'éventuelle signification politique de la bise échangée avec Jacques Chirac dans une soirée privée de Line Renaud. En réponse, Dalida affirme être apolitique et ne chanter que pour son public.

    Dernière année et décès

    Tombe de Dalida au cimetière de Montmartre
    Durant la dernière année de sa vie, revenant du tournage du Sixième Jour dans lequel elle a interprété la lavandière Saddika à qui elle s'identifiait, coupée de son public jusqu'à la rentrée 1987 pour cause de préparation d'une comédie musicale dans laquelle elle devait jouer Cléopâtre et d'une pièce de théâtre, Dalida tombe dans une profonde dépression nerveuse.
    Cachant de plus en plus difficilement le désespoir qui l'habite sous le bonheur exprimé par ses chansons, elle finit par se suicider dans sa maison de la rue d'Orchampt, dans le quartier de Montmartre, dans la nuit du 2 au 3 mai 1987, par surdose de barbituriques. Elle laisse deux lettres, une à Orlando et l'autre à son compagnon François Naudy, ainsi qu'un mot, sans doute à l'intention de ses fans : « Pardonnez-moi, la vie m'est insupportable ». Elle est inhumée le 7 mai 1987 au cimetière de Montmartre (division 18).

     

    Le mythe Dalida

     

    Dalida s'est investie dans plusieurs causes. Elle a notamment pris part à la lutte contre le sida. Elle a défendu les radios libres en étant la marraine de la radio NRJ et en soutenant son ami Max Guazzini. Elle a été, de son vivant et jusqu'après sa mort, une icône de la culture homosexuelle, défendant la gay-pride et étant proche d'artistes et hommes politiques homosexuels tels que Pascal Sevran et Bertrand Delanoë.
    Depuis sa disparition, elle est devenue une vraie référence pour la jeune génération de chanteuses. Elle ne cesse de fasciner toutes les catégories : le cinéma, les chansons (Charles Aznavour avec De la scène à la Seine) et même la télévision avec un mini-feuilleton Dalida, en deux parties, diffusé en 2005 et réalisé par Joyce Buñuel, avec Sabrina Ferilli dans le rôle titre. Au théâtre, Joseph Agostini et Caroline Sourrisseau écrivent Dalida, à quoi bon vivre au mois de mai ?, une fantaisie onirique et surréaliste sur la chanteuse, jouée par Elsa Zadkine aux Ateliers Théâtre de Montmartre en 2005.

     

     

     

    Place Dalida

     

    Une place porte aussi son nom à Paris, non loin de la rue d'Orchampt où elle résidait.
    Les festivités sont nombreuses lors du 20e anniversaire de sa mort en mai 2007. La mairie de la ville de Paris consacre, dans ses murs, une exposition d'images et de sons pour rappeler le souvenir de cette grande chanteuse, qui fut aussi une représentante de la capitale.
    Dalida a vendu beaucoup de singles et d'albums à travers le monde, surtout en France, mais aussi en Italie, en Espagne, en Belgique, en Suisse, en Allemagne (quatre titres classés), en Égypte, au Canada, au Moyen-Orient, au Japon, en Amérique du Sud, etc. Près de 140 millions de ses disques ont été vendus à travers le monde. Elle a été la première à recevoir un disque d'or pour Bambino (1956-1957), un disque de platine (1964) et un disque de diamant (1981), créé spécialement pour elle. Dalida a reçu deux fois l'Oscar Mondial du Succès du Disque (en 1963 et en 1974), ainsi que le prix de l'Académie du Disque Français (pour Il venait d'avoir 18 ans en 1975). Ayant refusé, à deux reprises (1958 et 1978), un contrat exclusif avec les États-Unis, ce qui entrava fatalement sa carrière américaine, elle obtint toutefois une ovation mémorable au Carnegie Hall de New York en décembre 1978 et au Shrine Auditorium de Los Angeles en octobre 1986. Avec Édith Piaf, Dalida est la chanteuse populaire française qui a le plus marqué le xxe siècle selon un sondage Ifop.

     

    Chansons inachevées

     

    Au cours de sa carrière, Dalida a enregistré plusieurs chansons qui n'ont jamais été terminées, voici celles dont nous connaissons l'existence :
    en 1970 : Solitude, la version française de La colpa è tua
    en 1974 : Mesdames, Messieurs... et Ma vie en 45 tours
    En avril 1987, deux semaines avant sa mort, un nouveau 45 tours est préparé sous la houlette de Jean-Pierre Lang (pour les paroles) et de Jacques Morali (pour la musique), il s'intitule La magie des mots. L'instrumental achevé la veille de son départ, elle n'avait plus qu'à poser sa voix sur la bande le lundi 4 mai 1987. En Face B devait se trouver la chanson Leçon de séduction du même tandem. Cette dernière servira quelques années plus tard à la revue Taboo du Crazy Horse rebaptisée pour l'occasion Leçon d'érotisme (Paroxysme d'érotisme). Il faut noter qu'Orlando avait fait appel aux célèbres photographes "Pierre et Gilles" pour la pochette du 45 Tours, ils avaient rendez-vous avec Dalida le 5 mai 1987 pour la séance photo. Cela restera comme leur plus grand regret.

     

     

     

    Filmographie

    1954 : Joseph et ses frères avec Omar Sharif
    1954 : Le masque de Toutankhamon
    1955 : Un verre, une cigarette de Niazi Mostafa
    1959 : Brigade des mœurs de Maurice Boutel
    1958 : Rapt au deuxième bureau
    1960 : Parlez-moi d'amour
    1963 : L'Inconnue de Hong Kong de Jacques Poitrenaud avec Serge Gainsbourg
    1965 : Ménage à l'italienne avec Ugo Tognazzi
    1968 : Io ti amo de Antonio Margheriti
    1977 : Comme sur des roulettes de Nina Companeez
    1986 : Le Sixième Jour de Youssef Chahine

    Télévision

    1977 : Dalida Pour Toujours réalisé par Michel Dumoulin
    1984 : Dalida Idéale réalisé par Jean-Christophe Averty
    2005 : Dalida, téléfilm (biographique) en 2 parties réalisé par Joyce Buñuel, avec Sabrina Ferilli dans le rôle de Dalida

     

     

    Dalida

     

     

    1973, une de ses plus belles chansons

    Je suis malade

     

     

     

     

     Ref : Wikipédia

     

     

     

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