-
Gioachino Rossini, Guillaume Tell, le barbier de séville & la pie voleuse.
Gioachino Rossini — Gioacchino Rossini pour certains auteurs francophones et Giovacchino Antonio Rossini pour l'état civil — est un compositeur italien né à Pesaro en Italie le 29 février 1792 (la ville appartenait alors aux États pontificaux) et mort à Paris le 13 novembre 1868.
Comptant parmi les plus grands compositeurs du xixe siècle, tant par l'importance et l'étendue de son répertoire que par sa qualité, son nom se rattache surtout à l'opéra dont les plus populaires sont — encore de nos jours — Il barbiere di Siviglia (d'après Le Barbier de Séville de Beaumarchais), La Cenerentola (d'après Cendrillon), La gazza ladra (La Pie voleuse), L'italiana in Algeri (L'Italienne à Alger) et Guillaume Tell. Parmi ses œuvres de musique sacrée, il laisse un Stabat Mater et une Petite messe solennelle composée dans ses dernières années.
Bon vivant et gastronome à la table réputée, il compose des pages culinaires auxquelles il donne le nom de ses opéras (Les bouchées de la Pie voleuse, Tarte Guillaume Tell) et baptise ses Péchés de vieillesse selon son inspiration gourmande (Hachis romantique, Petite Valse à l'huile de ricin). Le « tournedos Rossini » est une célèbre création culinaire nommée en son honneur.
Biographie
Jeunesse
Gioachino Antonio Rossini naît le 29 février 1792 à Pesaro, dans les Marches, sur le bord de la mer Adriatique. Sa famille était d'origine modeste : son père, Giuseppe Rossini, dit Vivazza, fervent partisan de la Révolution française, était originaire de Lugo et exerçait les fonctions de tubatore ou trompette de ville, qu'il cumulait avec l'emploi d'inspecteur de boucherie ; sa mère, Anna Guidarini, née à Urbino, était chanteuse. Lorsque Giuseppe Rossini fut évincé de ses postes, pour avoir trop ardemment embrassé les idées révolutionnaires, Anna s'engagea comme chanteuse de théâtre à Bologne.
Le jeune Gioachino passa ses années de jeunesse auprès de sa grand-mère, ou en voyage à Ravenne, Ferrare et Bologne où son père se réfugiait dans sa tentative d'échapper à la capture après la restauration du gouvernement pontifical. C'est principalement à Bologne qu'il put s'initier à la musique, particulièrement au chant (il fut contralto et chantre à l'Accademia filarmonica) et à l'épinette auprès de Giuseppe Prinetti, son premier professeur, puis d'Angelo Tesei. À quatorze ans, en 1806, il s'inscrit au Liceo musicale de Bologne, étudiant intensément et avec passion les œuvres de Franz Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart (c'est à cette époque qu'il sera appelé tedeschino, « le petit allemand ») et écrit son premier opéra, Demetrio e Polibio, qui ne sera représenté qu'en 1812. L'année suivante, il fut admis dans la classe de contrepoint du Padre Stanislao Mattei (1750-1825). Il a appris facilement à jouer du violoncelle, mais la sévérité pédantesque des vues de Mattei sur le contrepoint a seulement servi à conduire le jeune compositeur vers une forme libre de composition. Entre temps, il publie, en 1808, sa première œuvre musicale, intitulée Pianto d'armonia per la morte d'Orfeo.
Arrivant à Naples en 1815, il y rencontre Isabella Colbran, chanteuse lyrique, plus âgée que lui, qu'il épouse le 16 mars 1822 et dont il se sépare en 1837. Après la mort de celle-ci en 1845, il se remarie avec Olympe Pélissier le 16 août 1846.
Voyage avec l'opéra
À vingt ans à peine, trois de ses opéras ont déjà été représentés et, un an plus tard, ce nombre s'élèvera à dix. Le début officiel des représentations sur scène se situe vers 1810 au teatro San Moisé de Venise avec La cambiale di matrimonio. Le long « voyage avec l'opéra » commence, ponctué de brillants succès et d'échecs retentissants. En 1812, il connaît plusieurs succès avec Ciro in Babilonia à Ferrare, La scala di seta (L'Échelle de soie) à Venise et La pietra del paragone à Milan. Ce dernier opéra est d'ailleurs regardé par les critiques comme la pierre de touche du génie rossinien. L'année suivante, il connaît un triomphe à Venise avec la création de Tancredi, qui marque un tournant dans sa carrière : Rossini abandonne en effet les longs récitatifs traditionnellement utilisés dans l'opera seria au profit d'une déclamation lyrique (Di tanti palpiti, un des plus beaux airs de cet opéra est aussi connu sous le nom d’« aria de' rizzi » : une légende populaire veut, en effet, que Rossini l'ait composé dans une auberge pendant le temps qu'on mettait à cuire son riz). Les années 1814-1815 sont moins heureuses et voient surtout l'échec de Il turco in Italia (Le Turc en Italie) et de Sigismondo, représenté à La Fenice de Venise pendant le carnaval de 1815.
Retraite à trente-sept ans
La révolution de 1830 lui fait perdre la protection de Charles X. Il s'enferme alors dans une longue retraite qui durera jusqu'à sa mort, cessant d'écrire des opéras pour se consacrer, à son propre rythme, à la composition de mélodies, musique sacrée et musique instrumentale, pour son seul plaisir et celui de son entourage : le Stabat Mater, écrit en 1841, les Péchés de vieillesse et la Petite messe solennelle exécutée en 1864.
Retourné à Bologne, il voit sa retraite troublée par les mouvements révolutionnaires qui secouèrent l'Italie en 1847 ; rendu suspect à ses compatriotes par son horreur des séditions populaires, Rossini doit faire face à l'animosité populaire et quitte Bologne pour Florence, où il s'installe à la Villa San Donato, mis à sa disposition par le prince Demidoff. L'année suivante, il quitte l'Italie pour Paris, où il s'installe dans un appartement de la rue de la Chaussée-d'Antin, passant l'été dans sa villa de Passy. En octobre 1868, il est retenu à Passy par une crise de catarrhe, maladie chronique dont il souffrait depuis de longues années ; il meurt à Passy au 2 avenue Ingres le vendredi 13 novembre 1868, peu avant minuit. Son corps est inhumé dans le cimetière parisien du Père-Lachaise et transporté en Italie seulement en 1887, neuf années après la mort d'Olympe Pélissier. Il repose dans la basilique Santa Croce, à Florence. Rossini a laissé tous ses biens à sa ville natale, Pesaro, dans laquelle est toujours en activité un important conservatoire à son nom, formant de nouveaux talents.
Entre paresse et plaisirs de la vie
Rossini, homme aux mille facettes, est décrit dans ses nombreuses biographies de façon très diverse : hypocondriaque, colérique ou bien sujet à de profondes dépressions, ou encore joyeux, bon vivant, amoureux de la bonne chère et des belles femmes ; souvent décrit comme paresseux, mais avec une production musicale qui finalement se révèle incomparable (bien que riche de nombreux centoni, des fragments musicaux antérieurs réutilisés pour de nouvelles œuvres où le compositeur emprunte à lui-même dans une sorte d'auto-plagiat).
Outre ses opéras, Rossini est un grand amateur de gastronomie fine et de vins rares — sa cave à vin était légendaire. Il avait sa table attitrée à La Tour d'Argent, chez Bofinger et à la Maison dorée, dont le chef, Casimir Moisson, aurait dédié au compositeur une création, le tournedos Rossini. Il est également l'auteur d'un Livre de cuisine.
Il était également doté d'un grand sens de l'humour, n'hésitant pas à brocarder ses contemporains, qu'ils fussent interprètes ou compositeurs. On peut à ce sujet citer l'anecdote suivante : jouant un jour, au piano, une partition de Richard Wagner (qu'il détestait), Rossini n'en tirait que des sons cacophoniques ; un de ses élèves, s'approchant, lui dit : « Maestro, vous tenez la partition à l'envers ! », ce à quoi Rossini répondit : « J'ai essayé en la mettant dans l'autre sens : c'était pire ! » Une autre anecdote, largement répandue dans les milieux musicaux et devenue légendaire : Rossini avait pris l'habitude de composer dans son lit. Lors de l'écriture d'un Prélude pour piano, il laissa tomber sa partition. Plutôt que de se lever pour la ramasser, il décida d'en recommencer un autre. On raconte que Rossini aurait pleuré trois fois dans sa vie : lors de la chute de son premier opéra, au cours d'une promenade en bateau lorsqu'une dinde truffée tomba malencontreusement à l'eau, et enfin lorsqu'il entendit pour la première fois Niccolò Paganini.
Selon Stendhal, il fut « un homme à envier ». La Vie de Rossini (écrite par Stendhal qui avait quarante ans et le compositeur trente-et-un ans seulement) est devenue très célèbre, même si de nombreux critiques la considèrent comme beaucoup trop romancée : « Il est si difficile d'écrire l'histoire d'un homme vivant ! » - écrit Stendhal dans sa préface – « Avant qu'il se fâche (s'il se fâche), j'ai besoin de lui dire que je le respecte infiniment, et bien autrement, par exemple que tel grand seigneur envié. Le seigneur a gagné un gros lot en argent à la loterie de la nature, lui y a gagné un nom qui ne peut plus périr, du génie et surtout du bonheur. » Selon Balzac, « cette musique donne de l'espérance aux cœurs les plus endormis. »
GUILLAUME TELL
Guillaume Tell est un opéra en quatre actes de Gioachino Rossini, sur un livret d'Étienne de Jouy et Hippolyte Bis, d'après la pièce de Friedrich von Schiller. Il fut créé le 3 août 1829 à l'Opéra de Paris. Traduit en italien sous le titre de Guglielmo Tell, sa première est donnée à Lucques en 1831, les quatre actes furent réduits à trois. Première à Londres à Drury Lane en 1830 (en anglais).
Cet opéra, malgré une musique de grande qualité, dure près de quatre heures en version originale et même près de cinq heures d'après Kobbé est donc aujourd'hui rarement représenté, même en Italie (lors du Rossini Opera Festival en 1995 la dernière fois). Comme toujours chez Rossini, la partition abonde en airs de bravoure et un baryton ou un ténor y peut briller de tout son éclat.
Seule l'ouverture, pièce de choix dans un concert, est fréquemment exécutée de nos jours. Avec celle du Barbier de Séville, de Semiramide, ou encore de La Pie Voleuse c'est en effet une des meilleures ouvertures du compositeur grâce à ces moments de calme et de douceur contrastant avec des instants violents ou de fougue impétueuse. L'Allegro vivace final de l'ouverture est extrêmement célèbre (utilisé par exemple dans Orange mécanique ou dans des publicités).
Argument
L'opéra se déroule au xviiie siècle et raconte la fameuse histoire de Guillaume Tell qui rassemble les Suisses contre les Autrichiens. Une intrigue secondaire évoque l'amour du patriote Arnold pour l'Autrichienne Mathilde.
Analyse de l'ouverture
L'ouverture est en 4 parties. Une forme sonate y apparaît dans le début, démontrant un grand classicisme mozartien. Toutefois, Rossini y instaure son propre style, perceptible dès les premiers arpèges mêlés aux trémolos des cordes.
La première partie, en mi mineur, Andante dure trois minutes et est en effet jouée uniquement par un quintette de violoncelles (excepté deux petits roulements de timbales (prémices de l'orage?) et quelques pizzicati de cordes). Elle exprime le calme alpin des montagnes suisses. Ce très beau morceau en arpèges et plein de lyrisme est un exemple parfait de maîtrise du contrepoint. Le choix des violoncelles n'est pas surprenant car dans sa jeunesse, Rossini en jouait; cela pourrait donc être un hommage.
La deuxième partie Allegro, toujours en mi mineur, dure environ deux minutes et demie et est joué par tout l'orchestre, il décrit l'orage qui s'abat sur le navire de Tell au troisième acte. Il commence piano par un grondement pressé de violons soutenu par un cor qui reçoit pour réponse trois notes piquées aux bois, trémolo aigu des violons, de nouveau les trois notes piquées. Cet épisode se répète deux fois. À la quatrième fois, l'orchestre se lance dans un oppressant crescendo qui éclate avec force: l'orage, déchaîné, s'abat sur le navire. Suit une descente chromatique des violons libérant les cuivres qui se déchaînent, les trombones (avec les bassons) jouant notamment une courte mais terrible fanfare. Au milieu, l'orage redouble de violence avec des trémolos suraigus, des cuivres en fureur et des bois vifs. Mais comme dans la Symphonie Pastorale de Beethoven, le déchaînement des éléments finit par s'atténuer dans un diminuendo tout aussi inquiétant et l'orchestre s'immobilise peu à peu, les grondements de l'orage s'évanouissent alors. Un passage tel que l'orage est courant chez Rossini qui dans beaucoup de ses opéras introduit des musiques d'orage (Le Barbier de Séville, la Cenerentola...)
La troisième partie Andantino (environ deux minutes trente) dans la relative de mi mineur, c'est-à-dire sol majeur, exprime la douceur campagnarde. Après un épisode tel que l'orage, il fallait bien un morceau plus serein pour équilibrer. C'est le cor anglais, instrument « pastoral » par excellence qui domine ici. Il interprète et répète un doux ranz des vaches qu'enlacent les arabesques de la flûte. Vers la fin, le tempo se ralentit et le ranz semble tourner sur lui-même. La parenté avec la Pastorale est encore plus évidente car dans la symphonie de Beethoven, un chant paysan sous forme de ranz succède à l'orage du quatrième mouvement comme ici.
La quatrième partie Allegro vivace (trois à quatre minutes) en mi majeur, est très célèbre et symbolise la révolte des Suisses contre leur envahisseur autrichien, cette partie peut être jouée de telle manière que l'auditeur en ait le souffle coupé. Un appel de trompettes interrompt brusquement la rêverie du cor anglais. Aussitôt un grand passage pp, presque en crescendo tout à fait style Rossini, construit sur une figure dactylique s'annonce, il commence dans le grave et est fortement interrompu deux fois par un brusque fortissimo. Il s'apparente à merveille à une charge de cavalerie. Enfin, pleine de puissance, éclate la fanfare triomphale ponctuée par la batterie, inarrêtable même quand des fragments en sont repris piano. Le galop (des chevaux ?) des dactyles recommence et tutta forza un nouvel épisode étincelant de brio joué deux fois porte l'orchestre dans un sommet victorieux où les violons jouent avec frénésie. Puis tout se calme soudainement, mais l'ardeur ne s'éteint pas car les violons, accompagnés discrètement par les vents, se lancent dans un perpetuum mobile absolument vertigineux construit à partir des motifs précédents. Le tutta forza revient alors, toujours aussi fougueux. La fanfare triomphale reprend de plus belle et de nouveau la transition piano apparaît. Pour la troisième fois, les galops s'élèvent, et se jettent dans l'étourdissante coda.
Stringendo, le tempo s'accélère encore plus, la victoire des Suisses est consommée et l'orchestre s'emballe dans une véritable explosion de joie dionysiaque. Un rappel de la fanfare mène à un déluge d'accords cadentiels, et à une péroraison éclatante qui se termine par une bribe de la fanfare et deux puissants accords syncopés, victorieux, du tutti.
LE BARBIER DE SEVILLE
Le Barbier de Séville est l'opéra le plus connu de Gioachino Rossini, sur un livret de Cesare Sterbini, créé en 1816 et considéré par beaucoup comme le chef-d'œuvre de l'opéra-bouffe italien.
L'histoire a été tirée de la comédie Le Barbier de Séville de Beaumarchais (1732-1799), jouée pour la première fois au Théâtre-Français le 23 février 1775, l'une des trois pièces de cet auteur comptant parmi les héros le personnage de Figaro.
Avant Rossini, un autre compositeur italien, Giovanni Paisiello avait composé un Barbiere di Siviglia, créé en 1782 et qui remporta un énorme succès. Mozart composa Les Noces de Figaro, opéra inspiré de la trilogie de Beaumarchais
Création
La première eut lieu le 20 février 1816 au Teatro di Torre Argentina à Rome2, avec Gertrude Giorgi-Righetti (Rosine), Manuel Garcia (Almaviva), Luigi Zamboni (Figaro), Bartolomeo Botticelli (Bartolo), et Zenobio Vitarelli (Basile). Ce fut une succession de catastrophes : non seulement la cabale montée par Gasparo Spontini, rival de Rossini, fonctionna à merveille mais le ténor Garcia, qui avait voulu s'accompagner à la guitare (qui était désaccordée), fut sifflé. Rossini en habit noisette au clavecin pour le continuo, fut chahuté. Vitarelli trébucha et saigna du nez. Pour couronner le désastre, un chat traversa la scène et la salle entière se mit à miauler. La représentation se poursuivit dans un désordre indescriptible. Le lendemain, Rossini déclara qu'il ne participerait pas à la deuxième représentation. Une fois couché, il fut réveillé par la foule venue acclamer le compositeur ébahi[réf. nécessaire].
L'ouverture de l'opéra est restée célèbre grâce à sa mélodie. Elle avait préalablement servi à deux autres œuvres quelques années auparavant. Rossini avait réalisé l'ouverture pour Aureliano in Palmira (création le 26 décembre 1813), et l'avait réutilisée ensuite dans Elisabetta, regina d'Inghilterra (création le 4 octobre 1815), avant Il barbiere.
L'opéra fut donné pour la première fois à Paris en italien le 26 octobre 1819 au Théâtre-Italien. Le compositeur et critique Castil-Blaze réalisa une adaptation française en rajoutant des récitatifs pour la plupart empruntées à Beaumarchais et en en modifiant la structure (qui passe de deux à quatre actes) ; certaines tessitures vocales furent également changées pour s'adapter au goût français : Rosine passa ainsi de mezzo-soprano à soprano. Cette version fut créée le 6 mai 1824 à l'Odéon. Après de nombreuses vicissitudes dues aux rivalités des théâtres parisiens, c'est une version en français avec dialogues parlés (dans le style opéra-comique) créée le 8 novembre 1884 à l’Opéra-Comique avec un très grand succès qui s'imposa au répertoire jusque dans les années 1960 (la dernière représentation date de 1996 avec Annick Massis).
LA PIE VOLEUSE
La gazza ladra (La Pie voleuse) est un opéra italien en deux actes de Gioachino Rossini créé en 1817. Le livret de Giovanni Gherardini est une adaptation d'une pièce de théâtre contemporaine (1815) de Théodore Baudouin d'Aubigny et Louis-Charles Caigniez : La Pie voleuse, ou la Servante de Palaiseau. Composé après La Cenerentola, l'opéra remporta un grand succès à sa création et reste aujourd'hui connu pour son ouverture. Cet opéra est le premier d'une longue série d'opéras semiserias de Rossini.
Argument
Ninetta est une servante dont le père est soldat dans l'armée. Son maître, Fabrizio, a un fils nommé Giannetto qui, lui aussi, est soldat. Ninetta est contente puisque Fabrizio, à l'arrivée de son fils, la lui donnera en mariage. La réjouissance se transforme en tragédie lorsque l'on découvre qu'une cuillère avec les initiales de Fabrizio a été volée et que Ninetta est immédiatement accusée.
Création
La gazza ladra fut créée le 31 mai 1817 à La Scala. Rossini modifia la partition lorsque l'œuvre fut jouée à Pesaro en 1818 puis au théâtre del Fondo et au théâtre San Carlo à Naples en 1819 et en 1820. Rossini révisa la partition une dernière fois à Paris en 1866.
En 1966, l'opéra fut donné au Sadler's Wells Theatre à Londres, en anglais mais selon la partition originale reconstituée.
Cet opéra constitue, lors de sa création, un des plus grands succès de Rossini. Stendhal rapporte que la première fut l'une des plus éclatantes qu'il ait connues. Toutefois l'enthousiasme retomba dès 1830.
La gazza ladra dans la culture populaire contemporaine
C'est l'ouverture de La gazza ladra qui constitue aujourd'hui le seul passage populaire de l'opéra. Les différents thèmes de cette ouverture, « une des plus vivantes et des plus splendides de Rossini », ont été de nombreuses fois utilisés, dans des publicités, mais aussi par exemple dans le film de Stanley Kubrick Orange mécanique ou dans Il était une fois en Amérique de Sergio Leone ou encore en ouverture des concerts du groupe progressif rock anglais Marillion lors de leur tournée en 1987. L'un de ces concerts fut enregistré pour leur double album live baptisé The Thieving Magpie (« La Pie voleuse » en anglais). Plus récemment, cette ouverture a été utilisée dans un épisode de la série britannique Sherlock, pour une séquence montrant le vol des joyaux de la Couronne.
L'opéra est évoqué (et constitue une des clés de l'histoire) dans l'album de Tintin Les Bijoux de la Castafiore. Le lecteur apprend ici que Tintin possède une connaissance de l'opéra classique.
L'ouverture de l'opéra a fait l'objet d'un court-métrage d'animation réalisé en 1964 par Emanuele Luzzati et Giulio GianiniRef : Wikipédia
Tags : rossini, compositeur, 1792, 1868, opéra, venise, révolution, guillaume tell, baryton, ténor, ouverture, le barbier de seville, 1816, la pie voleuse
-
Commentaires